Cette page vous propose un résumé de l'histoire du canal, d'autres illustrations anciennes sont sur la page "vieilles photos" et des photos de l'état actuel du canal sur la page "vestiges". Les caractéristiques techniques sont empruntées à l'ouvrage de G-J Gras paru en 1928 sur les voies navigables du Forez. Une page est consacrée à l'écluse et au bief encore bien conservés quoique enfouis dans la végétation. Une carte actuelle montre la situation des lieux et les photos qui s'y rapportent.
Historique
Construit dans des conditions pour le moins surprenantes, exploité avec le souci permanent de dégager des bénéfices à peine croyables, le canal de Givors a coulé avec l'apparition du chemin de fer. Récit

S'il ne reste plus aujourd'hui que des vestiges du canal qui reliait Rive-de-Gier à Givors, durant près d'un siècle, l'ouvrage permit d'assurer le transport de la houille et autres marchandises. Lorsqu'en 1878 toute activité économique cesse sur le canal, les responsables de la municipalité de Rive-de-Gier lui donnent une fonction culturelle en organisant, dans un bassin situé en face de la mairie, des joutes. Un bassin maintenant bouché et transformé en square.

Afin que ce canal, un temps appelé " Canal des deux mers " parce qu'il devait relier le Rhône à la Loire, ne sombre pas complètement dans l'oubli, l'Association ripagérienne de recherches historiques s'est penchée, dans un petit ouvrage, sur ce passé glorieux. Passé où l'on a vu circuler, chaque année, jusqu'à 330 000 tonnes de marchandises et distribués, entre les différents actionnaires de la Compagnie du canal de Givors, plus de 11 millions de francs de dividendes.

Trente ans de travaux
Il aura fallu une trentaine d'années, de 1750 à 1780, pour construire le canal de Givors. Faute des moyens suffisants pour édifier l'ouvrage d'une seule traite, François Zaccharie, initiateur du projet commet l'erreur de l'aménager par tronçons profitant des recettes dégagées par une exploitation pour poursuivre les travaux. Zaccharie décide également de tourner à l'économie et n'utilise pas les matériaux adaptés. Effondrements, négligences et incompétence auront raison de lui.

François Zaccharie décède d'un malaise cardiaque et lègue une montagne de dettes. Un héritage que recevra son fils Guillaume auquel les créanciers confient la mission de terminer le canal pour ne pas perdre l'intégralité des sommes investies. Une sorte de fuite en avant qui, après bien des obstacles, s'avérera payante puisque l'exploitation débute bon an mal an en 1780. Deux ans plus tard, les actionnaires touchent leurs premiers dividendes. Des sommes modestes au regard de celles qui viendront par la suite garnir leur portefeuilles.

A la veille de la Révolution, de lourds investissements viennent grever les finances de la Compagnie du canal de Givors puisqu'elle devra édifier le barrage de Couzon, le Gier n'étant plus suffisant pour alimenter en eau le canal. Malgré ces investissements et les troubles révolutionnaires, la Compagnie poursuit son activité.

Des bénéfices mirobolants
L'industrie minière bat son plein, les verreries sont en pleine expansion. Mais la Compagnie du canal, bien que la période soit faste et les bénéfices très importants, ne se contente pas de cette situation et veut engranger encore plus d'argent dans ses caisses. Forte de sa situation monopolistique et en application d'un tarif fixé en 1779 mais jamais appliqué, elle décide de doubler ses prix. L'opération est un succès puisque les actions de la Compagnie atteignent une valeur unitaire de 200 000 F ! Mais ce succès ne durera pas.

En effet, Louis Beaunier, ingénieur du corps royal des Mines et fondateur de l'école des Mines de Saint-Étienne, obtient l'autorisation d'ouvrir une ligne ferroviaire entre Saint-Étienne et Andrézieux.

En 1826, c'est au tour des frères Séguin d'obtenir l'accord du Roi pour aménager une ligne de chemin de fer entre Saint-Étienne et Lyon. L'ère du rail et ses tarifs plus compétitifs causeront le naufrage de la Compagnie du canal de Givors.

Le canal de Givors Par R. Fournel et F. Lardon de l'Association ripagérienne de recherches historiques

Il traversait la ville de Rive-de-Gier pour rejoindre St Chamond, mais cette partie ne fut, pour ainsi dire, jamais exploitée.

Le canal de Givors passait sous ce qui est aujourd'hui la mairie de Rive-de-Gier

(Texte emprunté à un article de La Tribune -Le Progrès 1997)